Recruter des personnes neuroatypiques en entreprise

Elles représentent 20% de la population et sont 85% à être au chômage : les personnes neuroatypiques ne sont pas encore considérées par les entreprises, et c’est un vrai problème.

Quand on pense à EY, l’un des plus grands cabinets d’audit financier et de conseil au monde, on imagine bien que la rentabilité se trouve au cœur de sa stratégie de développement. Alors quand le groupe annonce la création de ses Neuro-Diverse Centers of Excellence, dédiés à favoriser la neurodiversité sur le lieu de travail, on se dit que le signal est à surveiller de près.

Objectif : « surperformer »

À l’origine de l’initiative, Hiren Shukla. Pour celui qui a passé plus de vingt ans chez EY, le constat est consternant : alors que 20% de la population est neuroatypique (c’est-à-dire que son fonctionnement cognitif « diffère de la norme ». Le terme rassemble les troubles du spectre de l’autisme, les troubles de l’attention, la dyslexie…), le taux de chômage chez les personnes concernées grimpe à 85%. Pour lui, au-delà de l’aberration morale, il s’agit d’une priorité… business. Dans les colonnes de Fast Company, il se confie : 35% des gens neurodivergents seraient très créatifs, auraient de grandes aptitudes pour résoudre les problèmes, une grande perspicacité technologique… Et tout cela permettrait une « surperformance » des équipes.

Comment être une entreprise plus inclusive ?

La première chose à faire pour attirer ces talents non reconnus, c’est de changer sa méthode de recrutement. Choisir un candidat « au feeling » ? On oublie : les personnes neuroatypiques ne sont pas toutes à l’aise pour créer un lien social. Ensuite, on casse les codes du bureau. Le mot d’ordre, c’est la flexibilité. Enfin, aux entreprises qui auraient peur de faire de tels investissements sans garantie, Hiren Shukla est formel. « S’adapter, c’est garantir 92% de rétention auprès des équipes qui travaillent en data science, intelligence artificielle, et cybersécurité. » Prometteur.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L’ADN. Ses sujets de prédilection ? L’innovation et l’engagement des entreprises, qu’il s’agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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